Regroupant les communautés Saint-Jean-Baptiste et Marie-Reine

De 1884 à 1890, une mission s'établit de l'autre côté de la rivière Saint-François afin de desservir les personnes qui y vivent. L'abbé Hubert-Olivier Chalifoux agit comme desservant de la mission. Le 5 octobre 1884, une première église est bénite et ouverte au culte. Mgr Antoine Racine, évêque de Sherbrooke, érige canoniquement la paroisse le 13 février 1890 et l'abbé Chalifoux est nommé comme premier curé. Cette nouvelle paroisse devient la troisième paroisse de la ville de Sherbrooke et la deuxième francophone.

Le 29 janvier 1904, Mgr Paul LaRocque, évêque de Sherbrooke, signe le décret autorisant la construction d'une nouvelle église. Cependant, les discussions s’enveniment quant à l’emplacement du bâtiment. L’évêque clôt les discussions et refuse tout changement d’emplacement, évoquant la perte des droits acquis pour les personnes s’étant installées près de la première église. En avril 1905, les syndics prennent toutes les dispositions pour faire bâtir une grande église, prévoyant 2 000 places. Les travaux de construction débutent le 22 octobre 1905 par la pose de la pierre angulaire. Les plans et devis sont préparés par les architectes Grégoire et Brassard. La nouvelle église, dont les coûts de construction s'élevèrent à 110 020 $, est bénite le 10 mai 1908 par Mgr LaRocque. Quatre cloches seront bénites le 20 septembre suivant. L'ancienne église de 1884 sera rénovée en 1921 pour devenir une salle paroissiale. Enfin, l'église est consacrée le 22 septembre 1952 par Mgr Georges Cabana, évêque de Sherbrooke.

 

L'édifice

L'architecte J. Wilfrid Grégoire, en collaboration avec monsieur Brassard (dont on sait peu de choses), présente les plans pour une église d’une longueur de 84 mètres (276 pieds), d’une largeur totale de 34,4 mètres (113 pieds) et d’une hauteur de 64,6 mètres (212 pieds). Les travaux de ce bâtiment de pierre, effectués par les entrepreneurs N. et C. Beauchesne, s’échelonnent de 1905 à 1908.

Le plan général est en forme de croix latine, avec nef et bas-côtés, choeur en saillie, abside en hémicycle, deux tribunes de transept, une tribune de choeur et une tribune arrière. Il comprend aussi une chapelle extérieure au plan. Serti entre deux tours latérales, le portail monumental, supporté par des contreforts, couvre la largeur de la nef. La rosace, qu’on retrouve également dans les transepts, surmonte trois fenêtres jumelées. Contreforts, arcs-boutants, colonnes aux chapiteaux et entablement corinthien décorent le clocher et les clochetons. Des motifs de trèfles à quatre feuilles ornent les grilles de la chambre des cloches, tout comme les fenêtres des tours latérales. Plus de 12 niches aveugles garnissent la flèche octogonale. Les arcs plein cintre sont utilisés pour les fenestrations, les arcades aveugles des transepts, les portails, les niches aveugles du portail, du clocher et des clochetons, ainsi que pour les ouvertures de la chambre des cloches. Grégoire utilise aussi des formes cylindriques : de petits clochetons cylindriques chapeautent les contreforts des transepts et marquent les coins de la base du clocher ainsi que des clochetons latéraux; des tours cylindriques font la jonction entre les bas-côtés et l’abside; l’abside et la chapelle-sacristie ont des angles arrondis.

La décoration intérieure est d’une somptuosité remarquable. Le revêtement des murs et de la voûte est en plâtre. Grégoire y renforce son vocabulaire classique. L'architecte associe les arcades et l’entablement. Cependant, ce dernier repose sur des colonnes en forme d’ange. Des caissons en forme d’étoile et d’ovale qui renferment les symboles iconographiques catholiques recouvrent la voûte en berceau. À la croisée du transept, une rotonde surbaissée donne l’impression d’une ouverture sur le ciel, où vole une colombe et où les quatre évangélistes répandent la Bonne Nouvelle. Grégoire conçoit également l’ameublement de l’église. Les boiseries ajoutent de la chaleur à tout ce décor aux nombreux bas-reliefs de plâtre. Des motifs à caissons agrémentent les portes, le garde-corps des tribunes, les confessionnaux et les boiseries du chœur. Cependant, le maître-autel de bois est remplacé dans les années 1950 par un autel de marbre dessiné par un paroissien, l’architecte André Royer. Des verrières sont installées dans toutes les fenêtres de l'église en octobre 1964.

En plus de la qualité de son architecture, l’église Saint-Jean-Baptiste a une valeur patrimoniale indéniable. Elle fut, durant des décades, le site de grandes célébrations religieuses. Elle est utilisée comme salle de concert tant à cause des dimensions du sanctuaire qui permet d'y loger facilement un orchestre symphonique et un chœur de plus de cent voix que par les qualités esthétiques et acoustiques de son enceinte.

En raison de l'emplacement de cette rue du quartier Est, qui longe l'église de Marie-Reine. L'abbé François Casey fonde cette paroisse en 1956 et en est le curé jusqu'en 1967. Depuis 1999, elle fait partie de l unité pastorale de l Espérance. Instituée par le pape Pie XII en 1955, la fête

liturgique de la mère de Jésus sous le vocable de Marie-Reine-du-Monde est célébrée le 22 août.

Cette rue est ouverte en 1964. Le toponyme est entériné par le conseil municipal

de Sherbrooke lors de sa réunion du 17 juin 1991 et est officialisé par la Commission de

toponymie du Québec le 2 août 1991.

Gérard Coté

Notre pasteur,

Denis Cournoyer ptre. curé